Des robots bâtisseurs Hall 6 à Nantes

Le rendez-vous est fixé devant la Hall 6 Ouest rue de la Tour d’Auvergne sur l’Ile de Nantes. D’entrée, le pôle universitaire interdisciplinaire dédié aux cultures numériques intrigue Anfann et Samir. Nos deux reporters s’apprêtent à rencontrer Benoit Furet, professeur et chercheur aux ressources multiples dans ce lieu vivant dédié à l’enseignement et à l’innovation.

Un.e chercheur.euse doit pouvoir bénéficier de moyens suffisants pour expérimenter. Tel semble être le cas de Benoit Furet et son équipe de recherche tout à sa tâche : explorer le potentiel de l’impression 3D avec des robots.

« Stylé, magnifique »…, une fois franchi les portes du laboratoire d’expérimentation situé dans l’enceinte de la Hall 6 Ouest à Nantes, Anfann et Samir découvrent l’antre de Benoit Furet et de ses collaborateurs : Alim, ingénieur de recherches baptisé « l’homme qui parle aux oreilles des robots » et Alexis, spécialiste de la chimie qui aime à transformer la matière, renommé « monsieur matériaux ». Avec eux, Benoit Furet s’attache entre autres projets à réinventer la construction d’habitat naturel comme les maisons en terre conçues en impression 3D.

Précisons que Benoit Furet n’en ait pas à son premier coup d’essai puisqu’une famille habite désormais une maison de 95 m2 réalisée entièrement en 3D quartier Bottière à Nantes grâce à une technologie innovante appelée Bâtiprint3D.

https://www.futura-sciences.com/maison/actualites/batiment-yhnova-premiere-maison-imprimee-3d-ete-inauguree-nantes-68805/

« La recherche, c’est faire des choses qui n’existent pas ! » lance Benoit Furet aux visiteurs du jour « et faire des maisons en terre, ils ne nous ont pas attendu pour le faire! » En Vendée ou en Bretagne par exemple, les maisons (en terre) étaient travaillées avec des techniques pénibles. Aujourd’hui, on cherche à réduire la pénibilité au travail. Et à développer l’inertie thermique des maisons.

Mais comment faites-vous ? s’interroge alors Anfann. Pour une bonne impression, il convient de mélanger une quantité suffisante de terre avec de l’eau. La pâte argileuse sort comme dans un tube de dentifrice, le fil chauffé, ramollit, colle et vient en couches superposées donner forme à l’impression 3D programmée en amont par l’équipe. Habituellement, les cordons plastiques en impression 3D sont calibrés autour de 0,6 mms. Ici, avec la terre, les cordons font 30 mms. Vient le tour du « grand robot » qui imprime ces couches de matière et lui donne corps.

Quelle est la place du robot dans le futur ?

Depuis la nuit des temps, les femmes et les hommes ont toujours cherché à faciliter leur travail par le biais d’outils ou de machines spécifiques : une bêche pour planter, une charrue tirée par un animal… Petit à petit, on a cherché à mécaniser avec les moissonneuses batteuses par exemple. Et avec les GPS, aujourd’hui, des robots de binage s’invitent dans les champs de céréales. Benoit Furet et son équipe ont participé il y a quelques années au développement d’Anatis, un robot agricole autonome capable de biner des cultures supérieures à 10 hectares tandis que l’agriculteur.trice peut prendre ce temps pour d’autres tâches.

Carré : Le robot Anatis lancé en présérie (lafranceagricole.fr)

Comment fonctionne ce type de robot ?

Un robot est une machine qui a besoin d’être commandée. Pour cela, il faut lui donner une information. Pour qu’il puisse se déplacer dans l’espace par exemple et aller d’un point A à un point B, le robot fonctionne avec un système de repères. Ces étapes de simulation s’effectuent sur un écran d’ordinateur pour recréer les mouvements virtuels du robot.

Et l’Intelligence Artificielle dans tout ça ?

Le robot peut se doter de sens tels les deep learning, les apprentissages profonds. L’Intelligence Artificielle existe grâce à un algorithme, « ce sont des maths qui raisonnent » précise Benoit Furet. Et le robot va pouvoir interagir en fonction de ces informations transmises.

La reconnaissance faciale, pas trop dangereux ?

L’IA est un outil qui permet donc de reconnaitre. Selon Benoit Furet, si toutes les inventions reposent la question de leur exploitation, on ne peut nier leurs bénéfices. Le chercheur prend exemple sur l’appel en amphithéâtre de 200 étudiants. Afin de déterminer qui est présent.e ou non, une caméra intelligente permettrait d’identifier les étudiants et gagner ainsi du temps.

Autre domaine où les robots accompagnent les femmes et les hommes dans leur travail : la chirurgie. Là encore, les robots peuvent assister les humains. On les appelle « les cobots », ces robots collaboratifs collaborent toujours en leur présence et ce, afin de libérer les opérateurs des tâches les plus répétitives, complexes ou dangereuses.

Autant d’utilisations concrètes qui donnent à voir les possibles en matière de coopération entre les machines et les êtres humains.

L’intégralité de l’interview de Benoit Furet et son équipe signée Anfann et Samir est à écouter ici :

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